Allaiter des jumeaux – les débuts

Avant même de commencer cet article, je tiens à préciser que je vais parler de ma propre expérience. Chacun choisit ce qui est le mieux pour bébés, pour maman, pour la famille entière. C’est une discussion qu’il faut avoir avant l’accouchement, et qui peut évoluer en fonction de l’expérience vécue. (DISCLAIMER terminé)

Cette question m’a été posée très tôt. Genre très très tôt.

Est-ce que tu comptes allaiter, alors que tu attends des jumeaux ?

un membre de la famille, le jour où j’ai annoncé ma grossesse

J’étais un peu prise au dépourvu. Je commençais seulement à intégrer que j’allais devenir maman. Non pas un mais DEUX bébés avaient élu domicile dans mon ventre ?! Bref, ça faisait déjà beaucoup pour ma tête shooté aux hormones.

Alors ma réponse a été très vague :  » l’idée me plait, on verra bien ». Car oui, je ne voulais pas me mettre de pression. Je ne savais pas si j’allais être capable d’allaiter deux bébés. Vais-je gérer le rythme, vais-je avoir assez de lait, comment fait-on avec deux bébés, quelles sont les positions à prendre, … Bref, l’allaitement est quelque chose de nouveau, d’inconnu, et le fait d’avoir deux bébés rajoutaient quelques questions à la (longue) liste !

L’allaitement, quelque chose de naturel ?

Je me représentais la mise en place de l’allaitement comme quelque chose de naturel. Le bébé est mis sur la maman juste après l’accouchement. Par réflexe il rampe jusqu’au sein, cherche (et trouve) le téton. On fait une tétée d’accueil. Et hop, c’est parti mon kiki, l’allaitement démarre. Bon, dans la pratique, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça.

L’accouchement de jumeaux, un accouchement particulier

Mon accouchement s’est très bien passé, mais ayant accouché à 35 semaines (aka 8 mois), mes deux poulettes sont parties rapidement dans le service de néonatalogie. Max (leur papa) les a accompagné, et moi je me suis retrouvée toute seule dans cette salle qui avait eu tant d’animation peu de temps auparavant (car oui, qui dit deux bébés, dit deux fois plus de personnels pour pouvoir les prendre en charge).

Je n’ai donc pas vécu cette tétée d’accueil. En tout cas, pas directement en salle d’accouchement (parle-t-on alors encore de tétée d’accueil ?). Ce n’est que plus tard ce jour-là qu’elles ont, chacune à leur tour, été placées sur moi, en peau à peau.

Leur prématurité ne leur permettait pas de téter au sein les quantités nécessaires à leur bon développement. Il fallait donc suppléer les tétées par une sonde gastrique et une perfusion pour les premiers jours.

Tirer son lait lorsqu’on vit un séjour en néonatalogie

Très vite, une infirmière du service néonatale m’a donc expliqué comment exprimer manuellement mon lait. Enfin, le colostrum pour être exact. Ce liquide jaune, épais, qui est très riche et permet à l’enfant de booster son système immunitaire. Je me rappelle encore ces gouttes récupérées soigneusement par Max pendant que j’exprimais manuellement et placées dans des seringues. Le colostrum était ensuite donné par sonde gastrique à Ophélie et Olivia. Ce n’était que quelques millilitres récoltés à chaque fois. Selon l’infirmière en service, elle partageait la quantité en deux pour que chacune reçoive du colostrum. Parfois, certaines infirmières préféraient donner l’entièreté du colostrum récolté à l’une, et donner la seringue suivante à l’autre au prochain repas.

Rapidement, on m’a expliqué comment fonctionnait le tire-lait électrique. Assez bruyant, mais terriblement efficace pour booster ma production de lait. Le colostrum, jaune et épais, s’est doucement éclaircit pour donner place au lait. Les quantités ont augmenté. Même si au départ il aura fallut suppléer avec du lait artificiel, j’ai pu rapidement tirer assez de lait pour nourrir mes deux filles, toujours par sonde gastrique, avec mon lait. Une grande fierté.

Les mises au sein

Pendant ce temps, on les mettait également au sein afin qu’elles travaillent leur succion, leur prise en bouche du sein, et se fassent des muscles pour pouvoir téter correctement. On appelait cela des tétées de plaisir. On ne mesurait pas les quantités qu’elles buvaient. Je parle du côté technique des tétées, mais évidemment, mettre son bébé au sein représente bien plus que ça ! J’en parlerai dans un prochain article, car à mes yeux, allaiter son enfant ne se résume pas à le nourrir !

Au fil des jours, voyant que les tétées se passaient de mieux en mieux, qu’elles chipotaient moins au sein, on a commencé à les peser avant de les mettre au sein. On les pesait ensuite afin de voir les quantités ingérées. Le pédiatre donnait une quantité minimum nécessaire à chaque tétée, et on donnait ensuite en supplément le lait que j’avais tiré auparavant. Petit à petit, on a pu diminuer les suppléments, et les filles ont pu boire l’entièreté recommandé au sein. Cela pouvait être un petit peu frustrant, car dès qu’elles prenaient le nécessaire au sein, on augmentait les quantités.

Etre conseillée par une professionnelle spécialisée dans l’allaitement

Voici donc un résumé de mes débuts pour l’allaitement de mes deux filles. La réalité fut bien différente de ce que je m’imaginais. Si je devais revenir en arrière, j’aurais pris rendez-vous chez une sage-femme spécialisée dans l’allaitement (formée IBCLC) afin d’avoir toutes ces informations et ne pas me retrouver dans l’inconnu. Je suis très contente d’avoir été suivie et épaulée par l’équipe soignante à l’hôpital, et particulièrement aussi par mon amoureux, sans qui je n’aurais pas pu vivre cette aventure folle qu’est d’allaiter mes jumelles.

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